Ne vous fiez pas à leurs jolis minois. Les chats sont des prédateurs ultimes, des machines à tuer furtives et silencieuses armées de vision nocturne, de griffes rétractables et de crocs acérés. Ils s’attaquent à absolument tout ce qui leur passe sous la patte. À tel point même que cette facette sanglante est aujourd’hui montrée du doigt – le chercheur belge François Gemenne, membre du Groupe international d’experts sur le climat (Giec), taxait par exemple ces boules de poils de “catastrophes pour la biodiversité” sur un plateau de télévision en décembre dernier…
Vraiment ? Et à quel point exactement ? Pour la première fois dans l’Hexagone, une enquête lancée par la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), avec le Muséum national d’histoire naturelle, s’est penchée sur cette épineuse question. C’était une gageure : évaluer l’impact global du chat domestique sur la biodiversité revient en effet à étudier trois populations différentes : les chats de propriétaires, les chats errants et les chats harets – c’est-à-dire ceux revenus à la vie sauvage.
explique Elsa Bonnaud, maîtresse de conférences à l’université En témoignent les sympathiques “offrandes” que bien des propriétaires de félins ont déjà retrouvées au pied de leur lit ou à leur porte… avance Édith Beaumont-Graff, vétérinaire comportementaliste exerçant à la clinique L’Avenir, à Nîmes.