De prime abord, la mode et la mécanique semblent provenir de deux mondes bien différents. Alors que la haute couture se caractérise par son côté intensément personnel et fait à la main dans le but d’habiller un client spécifique, les engins mécaniques se situent à l’opposé, nés de la production de masse d’après guerre et adaptables à grande échelle. Pourtant, au fil du siècle dernier, les pages de L’OFFICIEL ont démontré que le luxe et une certaine catégorie de machines – les moyens de transport -peuvent cohabiter, œuvrant ensemble à faire avancer des idéaux similaires de glamour et d’innovation.
Au tournant du xxe siècle, le mariage de la mode et de l’industrie est explicite. Les technologies nouvelles sont incorporées aux vêtements (technologies que l’on porte sur soi). En 1924, au bal du comte Étienne de Beaumont, l’extravagante marquise et socialite italienne Luisa Casati arbore une “robe-fontaine” de Paul Poiret, qui a nécessité un design complexe mêlant perles et fil de fer. À en croire l’artiste Christian Bérard, cette tentative d’innovation de la part de la marquise et de Poiret avait l’air d’un . D’autres costumes expérimentaux de Casati partent pratiquement en fumée en raison de leur fabrication rudimentaire. Par exemple, alors que la marquise assiste à une soirée déguisée en saint Sébastien, l’armure de son costume – qui avait été couverte de flèches lumineuses –, mal câblée, l’électrocute fortement.