Le Journal du dimanche

Belsia La chips en très court circuit

Le pari semblait un peu fou : il y a sept ans, Matthieu Maisons, ingénieur dans l’agroalimentaire à Paris, décide de tout quitter pour retourner dans la ferme familiale de Létourville, en Eure-et-Loir, y créer… une marque de chips. Il convainc même sa compagne Clémence Leduc, ingénieure dans le textile, de le suivre. Et ses parents, agriculteurs, de le laisser utiliser les pommes de terre produites par l’exploitation familiale, de la, explique Matthieu. La première année, ils transforment 50 tonnes de pommes de terre, découpées en tranches épaisses et cuites lentement dans un chaudron rempli d’huile de tournesol. Des chips artisanales, peu salées et au vrai goût de pomme de terre. Ils décident de les vendre sous la marque Belsia, « Beauce » en latin, leur région. Au départ, Matthieu et Clémence font tout eux-mêmes : la production et la commercialisation, parcourant la région Centre en voiture pour aller placer leurs sachets auprès des épiceries fines, boutiques de produits de la ferme et supermarchés locaux. Et ça prend : leurs chips séduisent par leur goût et par cette proposition d’un produit en circuit très court, du champ au chaudron puis au paquet. D’autant qu’outre leurs pommes de terre, ils n’utilisent que des produits français, sans additifs : l’huile est française, le sel vient de l’Île de Ré, et quand ils ajoutent des arômes – curry de la Réunion, oignon de Roscoff, truffe d’été –, tous sont français. Les épluchures, elles, deviennent compost. Ces derniers mois ont été un peu plus compliqués car les chips cumulent tous les motifs d’inflation : le prix de l’huile a littéralement flambé avec le début de la guerre en Ukraine (+ 70 %), de même que les coûts de l’énergie, nécessaire pour chauffer l’huile (+ 30 % sur la facture). Le prix des emballages a lui aussi augmenté (+ 10 %), sans oublier les salaires (l’entreprise emploie aujourd’hui une dizaine de personnes). Et bien sûr, les pommes de terre elles-mêmes, qui représentent 70 % de la chips, et dont les coûts de production ont subi l’inflation., explique Matthieu. Aujourd’hui, leur paquet est vendu entre 2,50 et 3 euros. Cette année, ils ont transformé 100 % de la production de la ferme, soit 1 000 tonnes de pommes de terre provenant d’une vingtaine d’hectares. De quoi sortir 250 tonnes de chips. Un volume que Matthieu espère doubler rapidement.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Le Journal du dimanche

Le Journal du dimanche2 min de lecture
Château La Coste UNE RÔTISSERIE À L’AUBERGE
À quelques kilomètres du village du Puy-Sainte-Réparade dans les Bouches-du-Rhône et au cœur de 200 hectares de vignoble bio, on découvre la nouvelle Auberge La Coste. Proche du centre d’art, du château et du palace, elle propose 76 chambres et suite
Le Journal du dimanche1 min de lecture
Sudoku
Solution
Le Journal du dimanche2 min de lecture
À Voir
FRANCE TV SLASH Anéantie par le meurtre de son petit ami Bruno, un policier infiltré dans un groupuscule d’extrême droite, Leïla, 19 ans, cherche un nouveau sens à sa vie et lâche ses études de droit pour se consacrer au théâtre. Après avoir assisté

Associés