Le Journal du dimanche

CORTINA, neiges éternelles

À L’HORIZON

Au début était un village de montagne dont la fortune première se taillait dans le bois, envoyé en direct à l’arsenal de Venise pour sa flotte navale. Longtemps autrichienne, devenue italienne après la Grande Guerre, la station de Cortina d’Ampezzo compta parmi les stations les plus huppées d’Europe. Nichée au cœur d’une vallée haut perchée à 1 224 mètres, ceinte du prodigieux cirque des Dolomites, dont les cimes culminent à des altitudes époustouflantes propices aux exploits en escalade, Cortina entra justement dans la légende avec les pionniers de l’alpinisme. Inscrite sur la carte du fameux Grand Tour, ce seront, dès la fin du XIXe siècle, les premiers sports d’hiver qui la rendront célèbre.

Surnommée la perle des Dolomites, consacrée par les JO d’hiver de 1956, imprimée dans l’imaginaire collectif via les affiches symbolistes signées Depero, Dudovich ou Armando Testa, attachée à son logo-mascotte – un écureuil rouge –, Cortina aura vu passer toute la haute société du siècle. En tête, grandes familles vénitiennes possédant ici leurs villas – il n’y a pas de chalet à Cortina ! –, têtes couronnées, champions, stars et fêtards. Une floconnée de dont la nostalgie reste un marqueur vivace. En saison,. Si les Ferrari ont quatre portes, le Strudel demeure un farouche bastion de la tradition. Grimpez dans les étages du grand magasin local, la Cooperativa di Cortina, pour en embrasser la pleine dimension. Fondée en 1893 avec visée sociale, la Cooperativa est simplement incontournable. Le rayon mercerie, empli de tissus imprimés, de parements pour vestes traditionnelles et de plaids en laine à tête de cerf, est un joyeux concentré du style cortinese.

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