PARMI LES THÉORIES ÉTRANGES, complotistes et potentiellement dangereuses imaginées par Donald Trump et ses alliés après l’élection de 2020, celle-ci est la plus étrange, complotiste et potentiellement dangereuse: des millions de votes électroniques pour Trump ont été “effacés” et des centaines de milliers d’autres ont été “transférés” à Joe Biden, grâce à un logiciel conçu à la demande du dictateur vénézuélien, Hugo Chavez, pour fausser les élections étrangères. C’est ce que Trump et sa clique ont affirmé dans les cercles médiatiques, politiques et judiciaires. Qu’importe si Chavez est mort en 2013, et que même les enquêteurs de Fox News assurent que ces propos sur Dominion Voting Systems sont “100 % faux”.
Quand ses présentateurs ont ignoré les résultats de l’enquête et propagé des mensonges au sujet de Dominion, Fox a dû verser 787 millions de dollars de dommages et intérêts à l’entreprise. Une conséquence qui a abreuvé la soif de théories complotistes de l’ancien Président au lieu de la calmer.
Depuis, Trump fait une fixation sur de nouvelles bêtes noires. Comme une simple association conçue pour détecter cette fraude électorale qu’il est censé détester. Récemment, un mélange de 33 États charnières, démocrates et républicains, et Washington DC ont utilisé les données de l’Electronic Registration Information Center (ERIC) pour repérer des irrégularités et identifier des votants pas encore inscrits – un groupe de 4,4 millions de personnes en 2022. ERIC remplit cette fonction depuis 2012, sans incident ni controverse. Mais dans l’imagination de Trump, ERIC est l’outil de la fraude électorale.
En mars, sur son réseau social, Trump a écrit que les gouverneurs républicains devaient “immédiatement se retirer d’ERIC”, qualifié (à tort) de “”. Selon des sources proches de lui, ERIC est devenu son obsession au cours de l’année écoulée. Il est allé jusqu’à se demander comment le rendre illégal à l’avenir, tandis que ses alliés, en coulisse, cherchent à positionner un remplaçant sur le marché.
