RÉSEAUX SOCIAUX
Depuis sa création, il y a treize ans, Instagram s’est imposé comme le principal réseau social pour les photographes de tous bords, amateurs ou professionnels, comme la plateforme où il faut être. Partager son compte Insta est devenu plus naturel qu’un lien vers son site Internet pour présenter son travail. Mais peut-on espérer gagner en visibilité en se contentant de simples posts (comprenez des images fixes), raison d’être du réseau social ? Face à la montée en puissance de Tik-Tok, les têtes pensantes d’Instagram – la maison Meta, dirigée par Marc Zuckerberg – ont réagi en mettant l’accent sur les contenus vidéo, avec l’apparition des fameuses “bobines” (“reels” dans le jargon Insta). Des vidéos de 90 s maximum, assorties de divers outils créatifs, d’un point de vue tant visuel que sonore. Le format à privilégier pour accroître son “reach” (“portée”), soit le nombre de vues uniques d’un contenu. Une fonction moins naturelle à s’approprier pour les photographes.
Étant fort d’une communauté de près de 400 000 followers, le photographe belgo-grec Johan Lolos, alias Lebackpacker, confirme pourtant qu’il est désormais plus délicat d’émerger en se limitant aux posts traditionnels : “Je connais très peu de gens qui parviennent à gagner leur vie à partir de leurs photos uniquement. De plus en plus, les photographes vont publier des reels, non pas pour aller chercher des likes ou créer du contenu pour des marques, mais simplement pour exister sur la plateforme. Le reach est diminué si on ne poste que des photos, puisque l’algorithme favorise les vidéos.”
Le reach renseigne sur le nombre de vues uniques qui ont accès au contenu. Un indice clé pour exister sur Instagram. De la même manière que Johan Lolos, la photojournaliste Véronique de Viguerie observe également une baisse de la fréquentation sur ses publications. Elle pointe aussi la présence de contenus publicitaires qui nuisent à la visibilité des photos : “Quand on regarde les statistiques en fonction du nombre de followers, on constate que le