Quarante années de création de pièces de mobilier, de photographies, de prototypes et de dessins montrent combien Alberto Meda maîtrise la technologie et parvient à intégrer celle-ci jusqu’à l’effacement, dans une lampe Luceplan (50 exemplaires produits par Alias en 1987) pesait non seulement moins d’1,5 kilo, mais elle était aussi la première au monde entièrement réalisée en fibre de carbone. Au début du parcours, scénographié par le designer Riccardo Blumer, projets et objets sont disposés dans de petites cabines, dont on ne voit pas l’ouverture. Notre curiosité aiguisée, l’expérience interactive commence. Marco Sammicheli, directeur du musée du Design, souligne, malicieux, l’absence d’écriteau « Ne pas toucher ». Pour allumer l’étonnante lampe (créée en 1983, éditée par Luceplan en 1988), dessinée avec Denis Santachiara et Franco Raggi, il suffit normalement de l’incliner. Ici, chacun s’amuse à actionner en mode baby-foot une barre sur laquelle plusieurs d’entre elles sont fixées. Les visiteurs auront aussi tout le loisir d’observer sous toutes les coutures la structure de la (2001, Alias)… exposée les quatre pieds en l’air! Si le créateur est aux antipodes de l’ingénieur froid pétri de savoir, il aime toutefois relever des défis techniques. Sa lampe (2005, Luceplan), conçue avec Paolo Rizzatto, évoque ainsi la tête d’un gecko, petit lézard presque translucide, dont on apercevrait les organes à travers sa peau. Il est rare qu’une exposition de design puisse être recommandée à tous. Même Chiara Ferragni, influenceuse n°1 en Italie, a fait la visite avec Alberto Meda et Rolf Fehlbaum, président émérite de Vitra. Lequel souligne, dans le catalogue, l’élégance du maître et une certaine forme de modestie. Egon Bräuning, responsable culte du développement de l’éditeur suisse, pourrait ajouter: « son expertise ».
Les lois de la physique
Dec 01, 2023
1 minute
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