Plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine, avons-nous appris de nos erreurs ? Sommes-nous en mesure de restaurer la compétitivité de notre industrie sans l’énergie abondante et bon marché en provenance de Russie ? A ces questions cruciales pour notre avenir, Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), répond sans détour. « Je m’exprime toujours très directement, je ne suis pas un homme politique, donc je peux parler avec des chiffres », lance-t-il en souriant. Et tant pis si les mots de ce Turc de 65 ans, docteur en économie, égratignent. Pour l’Europe, il est urgent d’effectuer les bons choix si elle veut résister à l’hégémonie américaine et chinoise.
Dans le dos de Fatih Birol, la tour Eiffel, immuable, se dresse vers le ciel. A l’époque de sa construction, à la fin du XIX siècle, rien ne semblait impossible