● Reforester, partout, tout le temps
Il suffirait de planter. Un malencontreux Paris-Nice en avion? Comptez quatre arbres, et le tour est joué. Pour un jean neuf, produit au Bangladesh, un seul. Grâce au reboisement, fini les tracas climatiques! L’idée est séduisante: les arbres absorbent le CO2. Quoi de mieux que d’en faire pousser, à chaque fois que l’on en émet?
Il n’y a donc qu’un pas à franchir pour les industriels du secteur privé qui osent les promesses les plus démesurées afin de pouvoir continuer leurs activités au même rythme. Selon le cabinet d’analyse Trove Research, ils seraient prêts à planter au moins 380 millions d’hectares d’ici à 2050. Ce qui revient déjà à grignoter des terres agricoles ou réservées à la biodiversité.
Résultat, les alertes se multiplient: « Les objectifs de plantations sont irréalistes », prévient Paul Leadley, écologue à l’IPBES, le « Giec de la biodiversité ». « Une majorité de projets sont monocultures, ce qui alimente les feux, les attaques de parasites et les déserts biologiques, en privant