Chaque jour, un étrange personnage vole au secours des Vénézuéliens sur VTV, la télévision d’Etat. Son nom : « Super Bigote » (« Super Moustache », en français). Cape bleue, tunique rouge et le même attribut broussailleux qu’un certain… Nicolas Maduro, le président autocrate, qui s’apprête à briguer, en 2024, un troisième mandat de six ans, malgré son impopularité abyssale. Inventé par le pouvoir pour améliorer son image et symptomatique du culte de la personnalité au Venezuela, « Super Bigote » apparaît sur des murs de Caracas, imprimé sur des teeshirts et même confectionné sous forme de figurines que l’on distribue aux enfants pauvres à Noël.
Mais à l’étranger, Nicolas Maduro n’a pas besoin de « Super Moustache » pour se faire des amis. Autrefois paria, le président vénézuélien est désormais considéré comme fréquentable tant à Washington qu’à Paris, à la faveur d’un contexte international dégradé et sur fond de tensions énergétiques. Après des mois de discussions et cinq jours avant la primaire de l’opposition du dimanche 22 octobre, le chef de l’Etat a décroché un allègement des sanctions américaines en vigueur depuis 2019.
En contrepartie, il doit œuvrer à la bonne tenue d’un scrutin en 2024, avec l’espoir qu’il soit accessible aux candidats frappés d’inéligibilité par décision arbitraire du régime. C’est le