Depuis le début de son mandat, le Président n’a jamais participé à une marche ou à une manifestation », fait savoir l’Élysée. Il aura fallu quatre jours de réflexion à Emmanuel Macron pour décider de ne pas marcher parmi les Français. À l’heure où le besoin d’unité s’impose face à la résurgence d’un antisémitisme abject qui réveille les plus douloureux traumatismes, on aimerait retourner l’argument au président. L’Élysée eut alors publié un communiqué dès mardi soir dernier, dans la foulée de l’initiative des présidents des deux chambres appelant à une marche civique : « Le Président de la République, pour la première fois depuis le début de son mandat, a décidé de marcher au milieu des Français, dimanche, au Après les mesquines polémiques sur la légitimité des uns et des autres à lutter contre le poison mortifère de la haine, on aurait aimé que la figure protectrice de nos Institutions, le président, apaise et rassemble le plus largement possible des Français encore sonnés par les atrocités du 7 octobre. François Mitterrand n’était-il pas descendu dans la rue le 14 mai 1990, après la profanation du cimetière juif de Carpentras ? François Hollande, le 11 janvier 2015, après les attentats dedéfilait dans Paris, entouré de nombreux chefs d’État étrangers auxquels il n’avait pas fallu une heure d’hésitation avant d’annoncer leur participation. Les évènements dramatiques à l’origine de ces moments de communion nationale ont en commun, de permettre le partage des émotions et, dans le même temps, d’affirmer un réflexe salutaire de défense de nos valeurs communes face à des forces obscures qui cherchent à nous. Nul ne doute de l’engagement d’Emmanuel Macron dans le combat contre l’antisémitisme. Mais à ce message politique, manque l’émotion partagée avec les citoyens, alliage qui se réalise lors de rites nous rassemblant autour de ceux qui nous gouvernent et singulièrement autour de la figure du Président de la République.
