LE SENS DU DÉTAIL
Solitaire, le cowboy ? C’est oublier qu’il a eu dans sa vie de nombreux compagnons de jeu, partagé de longues après-midi de cavalcades, de courses-poursuites et d’attaques de diligence dans une cartographie fantastique, sous le soleil mordant du Far West. Qu’il a côtoyé bien des enfants, déguisés en Sioux, en hors-la-loi ou en shérifs. Car le cowboy a longtemps tenu une place de choix dans l’univers du jouet, en résonance directe avec son succès dans la culture populaire, la littérature et le cinéma, des grands shows de cavalerie de Buffalo Bill au regard perçant de. Un garçon vacher anobli, mythifié, qui, résume l’anthropologue Philippe Jacquin, spécialiste de la culture nord-américaine et auteur du livre de référence (1992, Albin Michel). Mais voilà que le cowboy semble remuer peu à peu sur sa selle. Lentement, il troque son lasso et son air bravache pour se faire plus sensible, contrasté, et pister d’autres imaginaires. Loin des premières figurines de plomb aux airs de petits soldats, apparues au tournant du XIXe siècle, on le retrouve désormais décliné sous d’autres facettes. Et comme souvent, c’est la littérature qui s’aventure sur les plaines inconnues du Grand Ouest., revendique une jeune héroïne dans le récent roman pour adolescents (Actes Sud). Madeline Barrow, aspirante cowgirl de 13 ans, a un cheval, de l’intrépidité et de l’ingéniosité à revendre. Surtout quand il s’agit de sauver deux amis sans défense, accusés à tort d’un vol d’or., raconte son créateur Jean-Charles Berthier, bercé par les albums des de son grand frère et le feuilleton.