Au milieu des gravats, la porte de la Chapelle a de quoi stupéfier un Afghan rompu aux scènes de guerre. « Tu veux une galette de crack ? », s’enquiert un presque cadavre. Un peu plus loin, boulevard Ney, une très jeune femme peroxydée monnaie ses charmes, traînant des claquettes en fourrure rose : « 30 euros ? Non, 50 ! »
Mon interprète, Nassir, 28 ans, n’en croit pas ses yeux. En qualité de réfugié, il connaît tous les arcanes de la procédure d’asile. Quel que soit son pays d’origine, un requérant remplit un premier formulaire de demande d’asile auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Puis l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) le reçoit et