LES 120 ANS DU GONCOURT LE DOSSIER
C’est une dramaturgie toujours recommencée, qui enfièvre auteurs et éditeurs à chaque rentrée. Qui l’a eu, l’aura, aurait dû l’avoir, l’a encore raté? Cent vingt ans que cela dure, et pourtant cette comédie d’automne n’a pas pris une ride.
Affamé de gloire c’est ainsi que Charles Morice, aux dires de Jules Renard dans son [lire page 54], juge le vieil Edmond de Goncourt. En effet, tout au long de leur carrière, les deux frères se montrent obsédés par leur survie. lit-on dans le Journal des frères Goncourt sous la date du 3 décembre 1885. Une note parmi beaucoup d’autres, qui toutes vont dans le même sens. Et parmi les comme aimaient à les appeler ces amateurs de néologisme, une qui porterait leur nom, dont les membres percevraient à vie une rente comparable à celle dont ils avaient eux-mêmes hérité, et qui décernerait un prix annuel, afin d’épargner à un jeune prosateur tout souci matériel pour une année ou deux.