Trois ans après le meurtre de Samuel Paty, le terrorisme islamiste s’est invité dans un lycée d’Arras. Une tragédie qui laisse la France sous le choc
Entre la haine de ce fou de Dieu et des enfants terrifiés, le courage de héros ordinaires
« David a essayé de le calmer, il lui a dit : “Qu’est-ce que tu fais, Mohammed ? On ne te reconnaît pas.” » Pour armes, ils ont leurs mains, une chaise et des paroles vaines
De nos envoyées spéciales à Arras Émilie Cabot et Audrey Levy avec Danièle Georget
A-t-il connu son surnom de « Monsieur chemise à carreaux » ? Dominique Bernard, 57 ans, était un de ces enseignants dont on se souvient. Un prof du genre à se mêler de ce qui ne le regarde pas : « Alors, on se fume un petit clou de cercueil ? » « C’était sa phrase », se rappelle son amie, prof en prépa, à chaque fois qu’il les apercevait, avec leurs clopes, sur le perron du lycée. Il aimait Julien Gracq, Céline, Marcel Proust… Il avait cofondé l’université populaire d’Arras, fermée depuis, avec une ex-collègue et deux amis. Et