Pour de nombreux chercheurs russes, les sanctions académiques et scientifiques imposées par l’Occident à Moscou ont un goût amer. De multiples voix universitaires russes s’étaient en effet élevées contre l’action de Vladimir Poutine au début de la guerre en 2022, notamment par le biais d’une pétition ayant recueilli plus de 7 000 signatures. La réponse du pouvoir a été cinglante : ces voix ont été muselées, la pétition retirée de son site, et les recteurs d’universités et centres de recherche ont signé une déclaration de soutien à leur président.
Résultat, les principes de liberté académique, de la science comme langage commun universel, sont mis à mal, avec des conséquences aux contours incertains. “L’autonomie de la recherche, avec la notion complexe de neutralité de la science, cède face, analyse Pierre-Bruno Ruffini, professeur de sciences économiques à la faculté des affaires internationales Le Havre-Normandie, et ayant participé au projet de recherche européen Inventing a Shared Science Diplomacy for Europe (InSciDE). Vous avez dit “Science Diplomacy” ?