Dès la première apparition publique de la Lotus 79, le 19 mars 1978 lors de l’International Trophy disputé hors championnat, la concurrence s’est préparée à souffrir. Le concept d’effet de sol introduit la saison précédente par la Lotus 78 avait manifestement été poussé un cran plus loin sur cette nouvelle monoplace. Et cette crainte s’est confirmée dès sa première participation à une épreuve officielle, le Grand Prix de Belgique, 6e manche de la saison. Désormais équipée de jupes latérales coulissantes, cette Lotus 79 s’est montrée imbattable à Zolder, puis en Espagne deux semaines plus tard.
Face à cette vague, la concurrence est un peu désemparée. Chez Brabham, Gordon Murray cherche une réplique pertinente. Depuis qu’il en a été nommé, en 1973, directeur technique par Bernie Ecclestone (alors nouveau propriétaire de l’équipe), le jeune ingénieur sud-africain s’est distingué par la qualité et l’originalité de ses créations. Pour cette saison 1978, il a d’ailleurs concocté une BT46 présentant un concept très novateur: un refroidissement en surface permettant de réduire considérablement la traînée aérodynamique. Malheureusement, cette tentative s’avérera être l’un de ses rares échecs. « En plein hiver, après un seul tour sur le circuit de Silverstone, le moteur montait en température comme une bouilloire! se souvient John Watson, chargé de ses premiers tests. Dommage, car elle était très prometteuse. Avec sa traînée réduite,