n sortant du film de Thomas Cailley, , je me suis demandé si le mérite essentiel d’un réalisateur n’était pas de bien choisir ses acteurs, en l’occurrence Paul Kircher. Je me suis demandé subséquemment si un acteur pouvait devenir l’égérie de plusieurs metteurs en scène à la fois. Car je me suis souvenu qu’après une quinzaine de films en vingt ans, Christophe Honoré avait réalisé le, coincé, ingrat, et bouleversant. En passant du film d’auteur autobiographique à la superproduction d’anticipation, Paul Kircher réussit une mue dans laquelle il parvient aussi à entraîner Thomas Cailley qui, pour être à sa hauteur, a dû se débarrasser des emphatiques terreurs du futur qui lui avaient servi de pochoirs dans (2014) comme dans la mini-série diffusée sur Arte, (2018). Avant de savoir si Paul Kircher est réellement doté de pouvoirs surnaturels, comme le laisse deviner de Cailley, j’attends avec méfiance l’adaptation du roman de Nicolas Mathieu, (Goncourt 2018), réalisé par les jumeaux Zoran et Ludovic Boukherma. Avec méfiance et anxiété, car cette fois-ci il lui faudra littéralement accomplir un miracle pour que les frères Boukherma nous fassent oublier leur , la plus triste comédie française de l’année post-Covid. Il est vrai qu’en matière de comédies, les françaises sont presque toutes, année après année, Covid ou pas, les pires de l’année. Après et évoqué ici même la semaine dernière, m’a médusé, et presque réconcilié avec le cinéma d’épouvante. Ça n’était pas gagné, car je n’aime plus les films de ce genre depuis la sortie du , vu en 1999 à Guadalajara en compagnie d’une jeune Mexicaine sourde et muette ; elle n’a pas eu peur une seconde, ce qui m’a fait comprendre que tout, dans les films d’épouvante, tenait aux décibels, bruitages et musique. J’ai alors considéré cette industrie de la peur comme une escroquerie.
Le règne humain
Sep 28, 2023
2 minutes
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