Il aurait sans doute été plus simple de reconduire la formule. Celle qui a permis au 3008 de dominer de la tête et des épaules la catégorie des SUV compacts pendant de longues années. La recette est parfaitement maîtrisée, les ingrédients sont connus. Un style dynamique, un châssis affûté, des motorisations pour tous les goûts et un habitacle qui donne immédiatement envie de prendre le volant, à défaut d’être très spacieux. Peugeot a pourtant décidé de casser le moule.
Pour tenter de conserver l’avance sur la concurrence, l’E-3008 – version 100 % électrique du nouveau SUV compact Peugeot – ne pouvait pas se permettre d’accepter trop de compromis, à l’image des E-308, peu puissantes et dotées d’une batterie de trop faible capacité. La plateforme reste de type multiénergie, permettant un assemblage sur la même chaîne de montage (voir p. 22) mais elle est certifiée “BEV native”. En français dans le texte : pensée pour l’électrique en premier.
Objectif : 700 km
, précise Matthias Hossann, directeur Pourtant, le designer a sans doute dû s’étrangler lorsqu’on lui a annoncé que la batterie, pièce maîtresse de l’E-3008, devrait être capable de proposer une autonomie proche de 700 km. Et donc loger près de 100 kWh de cellules sous le plancher d’un SUV de 4,54 m de long, soit de 5 à 20 cm de moins que les concurrents. Heureusement, l’E-3008 profite de la nouvelle plateforme STLA Medium, conçue pour des empattements allant de 2,70 m à 2,90 m. Le cadre aluminium qui accueille les 12 modules (11 dans quelques mois avec les premières batteries en provenance de chez ACC (coentreprise Daimler/Stellantis) est fraisé aux quatre coins pour rentrer au chausse-pied. Le nouveau train arrière multibras doit même se débrouiller sans les services de bras longitudinaux. Pour Hervé Scheidegger, en charge de la plateforme STLA Medium,