150 ans après sa naissance, quelle curiosité suscite encore Colette ?
Colette a eu la chance de ne pas sombrer dans un trop grand purgatoire en raison de l’aura qui s’attachait à sa vie, à son parcours personnel – le scandale des Claudine, le music-hall, ses amours multiples et plurielles. Elle est restée une sorte d’incarnation de ce que Michel de Castillo a appelé une « certaine France », hédoniste, sensuelle et libertaire, dans le sens d’une liberté individuelle. Mais ces images d’Épinal liées à sa vie se sont imposées au détriment de la grande variété de l’œuvre.
Je crois que les gens redécouvrent une écriture tout à fait singulière et tombent en admiration devant ce génie stylistique, pas simplement l’ornementation, mais cette capacité à saisir avec justesse les différents mouvements de la vie, de l’art et du cœur. C’est ce que je constate sur les différents réseaux sociaux que j’anime, notamment laColette. Ce 150e anniversaire marque à mon avis la reconnaissance d’une grande écrivaine. Ses récits autobiographiques comme ou ont beaucoup focalisé l’attention, mais le public redécouvre par exemple , son premier grand roman écrit en 1910, ou ses magnifiques recueils de textes courts comme (1924), que j’ai longtemps défendu.