Il avait les cheveux en bataille. Ces cheveux qu’il avait jadis portés longs comme la plupart des ados de son temps, les jeunes rebelles qui ne coupaient plus leurs tifs et grimpaient sur les barricades. Gérard avait 17 ans en 1968.
Il avait les cheveux en bataille pour signifier à tous que la vie passait, qu’il interrogeait les, cette phrase que je lui disais vouloir graver sur sa tombe, cette phrase qui était sienne et qui le définit tout entier. Tu avais raison, cher Gérard. Les choses sont toujours plus compliquées même si le chagrin que je ressens aujourd’hui est d’un seul bloc.