Une presse militante qui crie au loup dès qu’une publication ne pioche pas ses arguments dans le camp du bien.
Un journal – Libération – qui placarde à la Une la photo de Geoffroy Lejeune, lance une fatwa sur sa personne et livre aux chiens l’honneur d’un homme.
Des Tartuffe qui sortent de leur retraite pour annoncer une nouvelle nuit des longs couteaux.
Des artistes, des intellectuels, des éditorialistes – l’espace médiatique en un mot – qui battent le tambour parce que la nomination d’un directeur de rédaction ne convient pas à ces belles âmes. L’affaire révèle tant de choses de la société française qu’il faudrait un essai de 300 pages (Balzac en ferait un roman) pour illustrer ce psychodrame qui déchaine le microcosme depuis des semaines sans électriser pour autant nos concitoyens. Il parait que les Français n’aiment pas beaucoup leurs journalistes. À lire, à voir le spectacle offert par certains de mes confrères depuis des jours, je les comprends. La nomination de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction du est une nouvelle affaire Dreyfus pour des Zola de contrebande qui cherchent le soir à qui il pourront lancer leur « J’accuse ! » Ils se moquent bien du et de ses cartes de presse. Ils instrumentalisent le conflit pour battre l’estrade et rappeler que la presse ne saurait parler que d’une seule voix : la leur.