L'Express

Figures seules, du retranchement forcé à la disparition

N SOUTIEN-GORGE jeté sur un portant, un pinceau gisant au sol, un oreiller avachi, un livre fermé, des persiennes closes et une femme renversée sur un canapé, masque occultant sur les yeux et tête rejetée en arrière, les bras en croix, verre à la main. C’est l’insomnie transcrite par Brigitte Aubignac sur la toile, où, la première à être présentée dans l’espace temporaire de Lee Ufan Arles, fondation créée l’an dernier dans la souspréfecture des Bouches-du-Rhône, sur le site de l’hôtel Diport-Vernon, par le plasticien coréen. Ce dernier a donné carte blanche au critique d’art Philippe Dagen pour élaborer un parcours artistique, à condition qu’il soit figuratif, en opposition avec son propre corpus. Le commissaire invité a ainsi réuni les oeuvres de cinq artistes d’âges et d’origines divers, travaillant en France sur la thématique de la figure humaine isolée. Comme Brigitte Aubignac, la jeune Ymane Chabi-Gara peuple ses tableaux de mobilier et d’objets de toutes sortes. Même si, chez elle, l’encombrement et la superposition des éléments qui le cernent, ou le recouvrent littéralement, tendent à faire disparaître l’être humain, ici l’ (« celui qui vit coupé du monde » en japonais), aux yeux fermés et à la posture figée. Les figures seules de Marc Desgrandchamps sont représentées, quant à elles, souvent de dos. Leurs contours géométriques et les lignes aussi translucides qu’énigmatiques qui font office de décor coupent court à toute interprétation et rendent, de fait, leur perception moins immédiatement évidente, moins saisissante. Tandis que les compositions de Tim Eitel et de Djamel Tatah restituent au contraire, en leur ôtant tout environnement ou décor explicite, la solitude extrême de leurs personnages respectifs, le premier allant jusqu’à faire s’évaporer le protagoniste du cadre dont il ne reste plus qu’une silhouette évanescente.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de L'Express

L'Express3 min de lecture
La Leçon D’humour De Rushdie, Pendant Qu’on Tue En France Au Nom De L’islam
Une lycéenne se fait tabasser parce qu’elle s’habille à l’européenne ; un collégien se fait lyncher pour avoir échangé des propos relatifs à la sexualité avec une fille de son âge ; un Algérien se fait poignarder à mort pour avoir consommé de l’alcoo
L'Express1 min de lecture
Offre Spéciale
EN CADEAU, avec votre abonnement. 119€ POUR 1 AN AU LIEU DE 358,80€* ! RECEVEZ LA MONTRE Taille: M (43 mm) Etanchéité: 10 ATM Garantie: 2 ans Mouvement: Miyota2035 Bracelet: Silicone Couleur : Bleu marine
L'Express3 min de lecture
Business France Plaide Non Coupable
Mais quelle mouche a piqué Bruno Le Maire le 18 mars ? Invité du 20 Heures de TF1, le ministre de l’Economie est venu faire le service après-vente, après que le gouvernement a corrigé sa prévision de croissance à 1 %. Un retour à la réalité qui l’a c

Livres et livres audio associés