La chronique de Gautier Depambour
Doctorant en histoire des sciences au laboratoire Sphere
Savoir si le vide existe ou non est certainement l’une des questions à caractère scientifique les plus-Ve siècles avant J.-C., dans l’œuvre de Parménide d’Élée qui s’interroge sur le. Pour lui, l’être est ce qui existe en un seul bloc, de façon continue, sans “trou” en quelque sorte. De plus, Parménide associe ce qui est à ce qui peut être pensé. Or, le non-être ne peut pas être un objet de la pensée puisque, dès lors qu’on y songe, il devient quelque chose ! Le philosophe en arrive à la fameuse conclusion que. Mais environ un siècle plus tard, Démocrite d’Abdère prend le contrepied de son ancêtre en imaginant l’être comme fait d’atomes insécables qui se meuvent… dans le vide, à la fois illimité et désincarné. Selon Démocrite, l’existence du vide est nécessaire car, sinon, comment pourrait-on expliquer le mouvement ? Les atomes seraient incapables de se déplacer dans un espace totalement plein ! Il faut donc admettre que les atomes et le vide cohabitent, qu’ils sont tous les deux aussi réels l’un que l’autre. Cette doctrine de Démocrite irriguera la pensée des premiers atomistes comme celle des anti-atomistes.