« Prêts ? » La conductrice enfonce brusquement la pédale d’accélérateur. En moins de 4 secondes, le compteur du SUV électrique, trottant sous les 30 kilomètres-heure, grimpe à plus de 100. Les crânes des passagers sont collés aux appuie-tête. Sur le visage de la pilote pointe un discret sourire de satisfaction. La démonstration a lieu sur l’une des bandes d’asphalte qui longe les murailles de gratte-ciel et de grues – comme si les dieux s’adonnaient à une grande partie de Kapla –, à Shenzhen, en Chine. La mégapole est le berceau d’une nouvelle marque dans le secteur de l’automobile : le géant de l’électronique Huawei. Dans l’habitacle, la compagnie chinoise fournit une trentaine de composants, dont les écrans, les applications, le système de pilotage intelligent et même un détecteur de fatigue du conducteur. La carrosserie, les pneus, le moteur – le clou du spectacle lors de l’essai – viennent de chez Seres, l’un de ses cinq constructeurs partenaires. Dans le pays, les magasins d’exposition Huawei, inspirés des Apple Store, sont désormais maquillés en concessions automobiles. Au coeur de Shenzhen, quatre véhicules électriques estampillés Aito M5 et M7 ornent la vitrine de sa boutique phare. Les téléphones, les écouteurs, les montres et les téléviseurs, ses produits historiques, bien connus du grand public, sont relégués au second plan. La mue de Huawei est patente.
Huawei, la seconde vie d’un paria
Jul 13, 2023
8 minutes
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