oup de théâtre le 25 mai dernier à l’Opéra de Paris: c’est par un communiqué aussi lapidaire qu’inattendu que notre première scène lyrique annonçait la démission de Gustavo Dudamel, directeur musical en poste depuis la rentrée 2021. Inattendu? En réalité pas tant que ça. On avait eu la puce à l’oreille en découvrant que l’intéressé ne devait monter au pupitre que pour deux productions la saison prochaine, après en avoir assumé seulement trois en 2022-2023, bien loin du ballet de Thomas Adès. Entre le flamboyant Vénézuélien et la Grande Boutique, il semblait y avoir de l’eau dans le gaz. Lui invoque des raisons familiales: « Je n’ai pas d’autres projets que d’être avec mes proches », affirme-t-il en termes diplomatiques. Mais les racines de la brouille paraissent à vrai dire plus profondes. Il est plausible, en effet, que le maestro ait peiné à concilier ses fonctions parisiennes avec celles qu’il occupe au Los Angeles Philharmonic jusqu’en 2026, date de fin de son mandat – outre le New York Philharmonic, dont il deviendra directeur musical délégué dès 2025, puis directeur musical en titre l’année suivante. Plus fondamentalement, certaines de ses prestations à Bastille et Garnier ont pu laisser planer le doute sur une authentique appétence pour le métier de chef de théâtre, qui demande de tout autres qualités que celui de chef symphonique, et qu’il n’avait auparavant pratiqué qu’épisodiquement.
