LES NOTES DE BAS DE PAGE, c’est ce qu’on ne lit pas. Et moins encore lorsqu’elles sont reléguées en fin de volume. Elles sont censées ne s’adresser qu’aux chercheurs.
Il nous revient qu’un essayiste leur a jadis consacré toute une étude et qu’un romancier a même concocté tout un livre dont les pages sont exclusivement constituées de notes de bas de page dûment numérotées sans que l’on en connaisse le texte dont elle découlait. De »! Les critiques ne se privent pas de railler leurs éditeurs, souvent des universitaires spécialistes de l’oeuvre en question, soupçonnés de vouloir la réécrire en la prolongeant dans d’interminables variantes découvertes, ô joie! grâce aux progrès de la génétique littéraire. Dans bien des cas cela n’aboutit qu’à tuer la grâce de l’écriture et, partant, jusqu’au plaisir de lire. Mais lorsque surgissent des exceptions, on se fait un devoir de les signaler. Ainsi de la nouvelle édition en deux volumes des de Louis-Ferdinand Céline parus entre 1932 et 1947. En tout, 3 500 pages sur papier bible.