où le punk explose et où Marie Myriam remporte l’Eurovision avec qu’Elula Perrin sort de l’ombre. Et quelle sortie! Patronne de la boîte de nuit parisienne Le Katmandou, Elula (qui s’appelle en réalité Huguette) publie un ouvrage Elle y raconte sa naissance à Hanoï, alors capitale de l’Indochine française, d’un père français et d’une mère métisse eurasienne, son mariage qui tourne court, la découverte de son homosexualité et son arrivée dans le monde de la nuit. Mais aussi ses nombreuses histoires d’amour avec des femmes, ou le poids de la stigmatisation qui pèse sur les gays et lesbiennes qu’on appelle encore les « invertis » (à l’époque, l’homosexualité tombe sous le coup de la loi*). Et de tout cela, Elula en a marre. Elle le clame haut et fort à la télévision et à la radio, face à Jacques Chancel ou Philippe Bouvard, et incarne soudain « la » lesbienne aux yeux des Français·es. La première à s’afficher comme telle, à oser témoigner de cette drôle de vie tout en présentant une figure bon chic bon genre, bien éloignée du cliché de la « camionneuse ». Car Elula Perrin est une bourgeoise assumée. Dans son night-club Le Katmandou (non loin de chez Castel), les femmes sont volontiers blondes et d’une allure très années 80, du genre épaulettes et coiffure de lionne. Malgré tout, Elula Perrin continue de faire scandale. Elle publie de nouveaux livres sur l’amour des femmes, doit quitter Le Katmandou sous la pression de ses voisins. Qu’à cela ne tienne! Elle ouvre Le Privilège au Palace, puis L’Enfer… Mais les années passent. La pionnière devient-elle ringarde? Avec l’arrivée du Pulp en 1997, un club lesbien joyeux, électro et avant-gardiste, l’univers d’Elula Perrin en prend un coup. Elle meurt en 2003, éternellement car, disait-elle,
Elula Perrin
Jun 01, 2023
1 minute
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