39* Le Bâtard de Nazareth Metin Arditi (Grasset)
« Le titre dit presque tout: dans , Metin Arditi a l'intention de nous raconter la vie de Jésus, aurenom et apparaît même dans certains écrits talmudiques. À partir de la bâtardise supposée de Jésus et de ses conséquences, à savoir son ostracisation et celle de Marie, sa mère, l'auteur va donc revisiter la vie de celui qu'il n'appellera jamais le Christ, et pour cause, la religion catholique étant évidemment une création postérieure. Le récit, composé de chapitres très courts, s'inspire évidemment d'une histoire mythique mais revue et fortement corrigée, dans une veine réaliste où aucun miracle ne saurait survenir. C'est assez convaincant sur le fond et le Jésus réformateur qui s'oppose à la Torah est séduisant, autant que les failles du personnage, dont l'humanité est la principale caractéristique, avec des aspects féministes et inclusifs, peut-être un tantinet forcés pour coller à l’ère de notre temps. À ses côtés, le madré Judas se voit attribuer un rôle primordial et la place enviable de l'antihéros. Ce qui n'est pas du tout irrésistible dans le roman, en revanche, c'est le style d'Arditi, d'une très grande platitude, guère plus excitant qu'une fiche Wikipédia. Il a sans doute voulu faire dépouillé, en privilégiant le fond sur la forme, mais il n'est que de se souvenir du ou de pour regretter ce curieux manque d'ambition littéraire. »