Casquette vissée sur la tête, visage creusé par le soleil, Anselmo Ferreira Lima, 73 ans, nous guide dans son champ de coton. « Par le passé, j’ai travaillé dans la banque et même comme musicien, mais j’ai toujours gardé un pied dans la terre », confie ce fermier du Ceara, un Etat situé au nord-est du Brésil. Le pas encore leste malgré les années, Anselmo tient à nous montrer une larve de bicudo, un charançon capable de décimer les récoltes. « Cette année, il n’a pas trop attaqué », se réjouit-il en roulant dans sa main quelques feuilles desséchées par le soleil. Le sésame qui pousse à proximité – un antidote naturel, selon les croyances locales – semble avoir produit son effet. A moins que ce ne soit la météo un peu trop sèche. La faible présence d’espèces nuisibles épargne en tout cas de nombreux efforts aux producteurs du coin car ici, à quelques kilomètres de la petite ville de Taua, les pesticides ont depuis longtemps perdu leur attrait. Lorsque les fleurs de coton subissent les assauts du bicudo, elles sont ramassées à la main puis brûlées ou enterrées afin de stopper l’invasion. Une technique harassante mais qui fait du coton local l’un des plus écolos au monde.
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