Une légende tenace veut que l’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger, qui fête cette semaine ses 100 ans, se soit demandé quel, une revue stratégique salutaire conçue par le très studieux Groupe d’études géopolitiques. Les auteurs cette fois sont des têtes d’affiche de la géopolitique, à l’image de Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Biden ; Laurence Boone, la secrétaire d’État française chargée de l’Europe ; ou Jean-Marie Guéhenno, ancien président de l’International Crisis Group. Chacun tente de conserver une forme d’optimisme sur la capacité de l’Europe et de ses alliés de rester une force d’attraction face aux menaces des pôles autocratiques ou totalitaires qui cisaillent nos certitudes du monde d’avant. Tout en pointant avec lucidité nos retards, nos paresses et notre manque de courage à assumer un destin collectif pour l’UE. De la pandémie à l’Ukraine en passant par Taïwan, les « fractures de la guerre étendue » risquent bien, si nous restons passifs, de nous effacer de la carte.
