« Les éléments d’origine contribuent à la définition de cette extraordinaire œuvre d’architecture. »
— Le directeur artistique Jesse Dorsey
ilan, années 1970. Vittoriano Viganò, architecte emblématique du brutalisme italien, signe l’une des habitations les plus gracieuses de l’après-guerre dans la capitale lombarde. Contacté pour réinventer une maison de ville implantée entre la cour et le jardin d’un immeuble néoclassique, l’architecte place son intervention sous le signe du continuum. Il s’agit pour lui de relier, d’aligner et d’ordonner. De tracer des parcours, des lignes de mouvement, d’organiser les flux d’énergie qui irriguent le corps du bâtiment. Son entreprise est un succès, nous explique Jesse. » Passé le portail d’époque, c’est une sorte de pont en pierre et en fer qui fait office de seuil. Dans l’agencement de traits apparemment discordants, le seuil est un prologue, qui réussit à se fondre aussi bien dans les proportions néoclassiques des environs que dans l’asymétrie sciemment organisée par Vittoriano Viganò. L’entrée se fait en apesanteur, par une suite de marches suspendues. Il est 15 heures mais la lumière du jour éclaire encore intensément l’espace. confie Jesse. corrige Wannasiri. Pourtant, derrière cette épaisse gangue faite de tentures aubergine – qui envahit tout l’intérieur, des murs aux portes des armoires, faisant même office de rideaux – Jesse Dorsey entrevoit le potentiel ultra-lumineux. Les murs et le plafond ont beau être enduits de gesso blanc, cela ne suffit pas. Il faut faire disparaître les tons lugubres pour que resplendisse l’éclat de l’ivoire.