Ce joyau du luxe vient d’être entièrement rénové. Paris Match a visité cette légende. Et débusqué tous ses secrets
Des fifties aux années 2000, ce qui n’a jamais changé : les stars en majesté
Par Catherine Schwaab
Dans chaque couloir, tu t’attends à croiser une star ! » C’est Didier Boidin, l’ancien directeur du Carlton, de 1994 à 2005, puis superviseur de sa gestion jusqu’en 2017, qui résume au plus près sa légende. « Le Carlton, c’était le palace des Américains, les stars comme les politiques. » Barack Obama y a dormi, suite 523, lors du sommet du G20 en 2011, qui réunissait à Cannes 25 chefs d’État. Il avait choisi la même suite que celle du représentant américain en 1922, lors de la conférence de la Société des Nations, la SDN, ancêtre de l’Onu. En ces années-là, le Carlton était le seul hôtel de la Croisette et les employés y avaient leur chambre donnant sur la mer. Ce sont les congés payés qui ont tout chamboulé. La vueétage, sinon il a le vertige. Que Pedro Almodovar et Woody Allen partagent la même obsession du noir absolu pour trouver le sommeil. Que Timothy Dalton (James Bond) a horreur de la couleur jaune en déco. Que Madonna a imposé qu’on construise une salle de gym dans sa suite : il a fallu démonter le plafond pour suspendre le punching-ball. Que Nicole Kidman commande quarante bouteilles d’Évian pour se laver les cheveux. Et des cacahuètes sans sel. Que Paris Hilton a battu les records de caprices en 2012, réclamant dix briquets roses, un chargeur BlackBerry, un chargeur iPhone, un chargeur de voiture, deux batteries BlackBerry introuvables sans passer commande, trois paquets de CD vierges, une carte mémoire d’appareil photo et des cartouches de cigarettes de différentes marques. Quand le « bodyguard » a vu arriver la livraison, une vraie prouesse en moins d’une heure, il a lâché, lucide : « Et dire que tout va rester là, sur le lit ! » Il y a de quoi perdre son calme.