La photo est célèbre. François-Marie Banier a immortalisé Vladimir Horowitz, en 1985, au Steinway Hall de New York. Le nœud papillon, les mains en l’air, le piano à côté, le pull sans manches, le regard ailleurs. Le cliché est bouleversant car tout y est trouée, néant, solitude, manque quand les doigts ne se posent pas sur les touches du piano. Là se situe Fugue américaine : entre musique pleine et vie vaine. Bruno Le Maire a songé à Fugue américaine après Musique absolue – Une répétition avec Carlos Kleiber (Gallimard, 2012). L’homme politique cultive une passion pour l’immense pianiste Vladimir Horowitz (1903-1989), dont il a alors réécouté les enregistrements et déchiffré les biographies. Il y a environ cinq ans, il a posé les premiers mots. Le mouvement d’écriture s’est révélé double : au plus profond des êtres astraux et dans les pays du monde entier. On rencontre Bruno Le Maire alors qu’il s’apprête à partir pour la Chine. Les personnages de Fugue américaine rêvent tous d’un ailleurs.
L’écrivain place la musique au-dessus de tout : Le point de départ : le pianiste de génie Vladimir Horowitz, Juif ukrainien émigré aux États-Unis, crée une sonate Le roman est intitulé un temps « Horowitz à La Havane » pour finalement être baptisé Le concert de piano au Grand Théâtre de La Havane donne ainsi naissance à une vaste fresque sur le génie et le destin avec des personnages couturés.