SVHS : Ce que l’on appelle le plastique recouvre un ensemble de matériaux très différents. Ne s’agit-il pas d’un abus de langage ?
Nathalie Gontard : En effet, nous devrions dire “les plastiques”. Leur point commun est que ce sont des polymères issus de la pétrochimie. Nous récupérons les petits morceaux de matière organique du pétrole qui n’ont pas été complètement dégradés – les monomères –, puis nous les polymérisons, c’est-à-dire que nous “clipsons” ces morceaux de matière pour former des polymères. C’est comme un collier, le polymère, qui serait constitué de perles, les monomères. En fonction de la nature de la perle, vous allez avoir des colliers complètement différents, donc des plastiques complètement différents.
On reconnaît justement le plastique à cela : c’est un “poly-quelque chose”, quelque chose étant le nom du monomère. Le plus simple est le polyéthylène, les films souples que l’on trouve partout. Mais on peut avoir des tas d’autres polymères, comme le polystyrène de nos pots de yaourt par exemple, dont le monomère est le styrène. Pour chaque plastique, on ajoute des additifs qui vont représenter jusqu’à 30 % de la masse du produit final. Il en existe des milliers et ils sont nécessaires, car ils permettent de mettre en forme les plastiques, leur donner leurs propriétés, leur couleur, etc. Le plastique représente une gamme très large de matériaux avec des propriétés et des utilisations