Les fables sardes de Milena Agus
L’âpreté de sa Sardaigne, Milena Agus en fait son miel. Corsé, solide, pas sirupeux mais réconfortant quand même, ce miel. Depuis le succès de en 2007, adapté au cinéma par Nicole Garcia qui l’a transposé en Provence, elle nous régale en fables insulaires, où les affres du cœur, la presque folie des personnages et le radiographiait un immeuble de Cagliari, la grosse ville de l’île, et ses habitant·es truculent·es, entremêlait les rêves de fuites et de retour au pays, tandis qu’ son dernier roman (2021), imaginait la rencontre d’abord hostile, puis tendre, entre un groupe de migrant·es et des villageoises qui n’ont jamais rien vu d’autre que leur village. Sans jamais tomber dans la guimauve des bons sentiments, sans rien éluder des rapports de genre, classe et race, l’autrice y poétise tout ce que la débrouille, de part et d’autre, produit. Un simple potager collectif, alors, prend les dimensions d’un jardin d’Éden.