os romancières, en masse, se mettraient-elles au vert? Nombre d’entre elles, en tout cas, ont fait paraître cet hiver des textes qui font la part belle aux sous-bois, aux prés, aux crêtes, à travers lesquels cheminent des héroïnes à forte tête, comme si les écrivaines francophones revivifiaient là, dans les grands espaces et à l’air libre, leur façon d’être au monde. Un mouvement qui touche autant les romancières pointues que popu, autant celles qui se lancent que celles qui sont déjà haut: direction le fin fond de la Nouvelle-Zélande et les Vosges, respectivement, pour les faiseuses de best-sellers Mélissa Da Costa et Agnès Ledig, avec (1) pour l’une, (2) pour l’autre; sur un versant plus littéraire, cap sur le Vercors avec Fanny Wallendorf – (3) –, sur le Québec profond avec Gabrielle Filteau-Chiba – (4) –, sur les estives ariégeoises(5) – ou sur une forêt militarisée chez Hélène Zimmer – (6). Quant à la vie paysanne, elle occupe, côté Cantal, tous les livres de Marie-Hélène Lafon depuis 2001 ainsi que celui, côté Aveyron, de la primo-romancière Delphine Laurent – (7). Odes à l’humus et aux ciels, envolées chlorophyllées et compagnonnages animaliers au programme. Des livres « néo-ruraux», en somme, qui résonneraient avec les élans naturophiles des citadin·es de l’ère post-pandémique? Il y a de cela. Mais c’est plus que cela aussi.
QUAND LES ÉCRIVAINES SE METTENT AU VERT
Apr 06, 2023
5 minutes
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