Il neige en Ombrie. Les villages accrochés aux collines et leurs églises médiévales sont noyés dans une brume épaisse. À Terni, ville industrielle surnommée « Cité de l’amour » parce que saint Valentin y fut évêque, l’humeur n’est pas au romantisme de pacotille. « Nous, on a la rage. C’est notre moteur », s’exclame Paola Gigante, présidente de la Casa delle Donne, la Ma i son des femmes. Ce lieu unique dans la région, créé en 2014 par des féministes, fonctionne sans aucune subvention de la mairie mais grâce à la sororité de ses bénévoles. Comme Chiara dite Lillith, 37 ans, qui a tenu à être présente ce soir pour témoigner. « On parle de la Pologne, c’est le pire, mais nous, nous sommes au milieu du pire et personne ne parle de ce qui se passe ici. Aidez-nous, faites circuler l’information… » Car en Italie, pays qui nous est proche, membre de l’Union européenne, les femmes ont le plus grand mal à avorter alors qu’elles en ont le droit depuis 1978.
et via le portail d’écoute de la Maison des femmes, elles sont nombreuses à raconter leur angoisse face au chemin de croix pour trouver un médecin hospitalier qui pratique des IVG, ou un pharmacien qui accepte de leur s’insurge Paola Gigante.