e quel bois se chauffe-t-elle ? Gabrielle Filteau-Chiba, dont paraît le troisième roman est une esthète très remontée. Autrice dendrophile, comme on le dit des amoureux ·ses des arbres, elle retranscrit à mots ciselés ce que les mélèzes, épinettes et autres conifères de son Québec adoré produisent sur sa psyché, tout en tirant à boulet rouge, avec une qui pourrait sonner comme une ode gentille aux braseros, est d’ailleurs le nom de code d’une ZAD, où « eco-warriors » et « tree-sitters » ferraillent contre la construction d’un oléoduc. La romancière canadienne, qui qualifie sa patrie de s’est elle-même frottée au militantisme vert mue par la nécessité Comme elle, ses personnages Robin, Anouk et Raphaëlle, déjà à l’oeuvre dans ses précédents romans, donnent plus encore de leur personne, et il y a la force d’un feu de joie dans la manière dont elle raconte l’action collective qui les transcende, la solidarité qui les lie, le grippage de la machine auquel ils aspirent, sans éluder la question des victimes collatérales – que faire des ouvriers sylvicoles privés de boulot par les militant·es ? Comment indemniser la famille de ce conducteur de train tué par une opération de sabotage qui tourne mal ? Lois, référés, traités et autres notions de droit surgissent dans ce qui tout lyrique et tout chien fou soit-il, n’a rien d’un roman hors-sol.
Aux arbres, citoyens !
Mar 02, 2023
2 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits