Depuis huit ans, c’est le combat de sa vie : l’intellectuel engagé lui consacre un deuxième long-métrage, « Slava Ukraini », vive l’Ukraine
Quand on a tous les dons à la naissance, on se sent tous les droits, même celui de sauver le monde
Il parle comme s’il avait des divisions, mais il n’a que des principes, disséqués, classés, vérifiés, qui lui viennent des livres sans doute ; du ciel peut-être et de ses rêves d’adolescent sûrement. Il s’en sert comme d’un grain de sable dont il aurait pu faire son emblème tant il compte sur sa puissance pour enrayer la grande broyeuse. Et c’est fort de cette arme qu’il surgit, partout où Goliath menace David. Pas pour « témoigner », emmitouflé dans une neutralité confortable comme un peignoir, ni pour arbitrer, à la manière de Norpois, le diplomate honni de la « Recherche », qui ne se risque jamais à une pensée originale ni à une parole trop haute. Lui, malgré ses mocassins et sa chemise blanche, il arrive en sauveteur, distribue l’oxygène, galvanise les esprits du souffle de l’Histoire. Aujourd’hui comme hier, il a 17 ans, une liberté sans limites et des rêves plein les poches.
Sa pesante image de star le tire plus du côté de Delon que de Levinas
« Slava Ukraini », le deuxième film qu’en six mois Bernard-Henri Lévy consacre à cette guerre qui, depuis le 24 février 2022, n’en finit pas d’accoucher d’une nouvelle Europe, commence à la date du 2 mars 2014 quand, sur Maïdan, la place de Kiev dont le nom est désormais celui d’une révolution, BHL s’adresse à une foule survoltée,