Le 20 janvier 1983 s’ouvre un événement sans précédent dans la marque : 480 concessionnaires Peugeot se rendent à un rendez-vous d’une ampleur inédite. Et pas n’importe où : tous à Monaco pour la présentation en avant-première des 205 ! La production a été lancée quelques jours avant et plusieurs centaines d’autos s’exposent déjà dans les showrooms. Elles servent aussi pour des essais « privés » auprès des clients les plus fidèles.
La stratégie de lancement grand public apparaît très avant-gardiste : le 23 février, c’est tout d’abord la stupéfiante Turbo 16 qui est dévoilée, suivie seulement le lendemain par les 205 de série. Cette version extrême veut satelliser très haut l’image de la future vedette, en lui donnant une image jeune et fortement sportive. Tactique d’autant plus inattendue qu’au lancement, il n’y a ni carrosserie 3-portes, ni GTI. Et évidemment pas de Turbo 16 non plus. Peugeot vient d’inventer le « teasing » dans la communication automobile…
Feu d’artifice éblouissant
Forte de quatre niveaux de puissance et de cinq niveaux de finition, la gamme apparaît d’entrée de jeu singulièrement riche. Les puissances proposées vont de 45 à 80 ch : palette exceptionnellement large pour l’époque, presque record sur une petite voiture. Même la Supercinq de Renault qui sort l’année suivante ne ratisse pas aussi large. Immédiatement, la voiture séduit. Pour l’esthétique, tout le monde applaudit. Côté habitabilité, confort, qualités routières et agrément général, les louanges pleuvent. La présentation est jugée claire et moderne, avec une qualité de finition qui relègue très loin celle de la 104. Les premiers clients apprécient aussi le caractère des moteurs et leur sobriété. Peugeot fait le plein de compliments. Et ne s’endort pas pour autant…
Très surprenante, la rapidité avec laquelle la marque va déployer la gamme. Un véritable feu d’artifice ! Ford et Opel, filiales de groupes américains habitués aux stratégies marketing les plus offensives, n’ont jamais catapulté aussi vite autant de versions sur le devant de la scène. Sept mois après sa sortie, la 205 s’offre une déclinaison diesel. Surprise d’autant plus grande qu’à l’époque les moteurs à gazole chez les petites voitures sont encore très, très rares : seules les Fiat Uno et Ford Fiesta en proposent. Cette diesel va aussi surprendre par sa définition. Elle adopte un gros moteur, histoire de compenser le moindre rendement propre au diesel : avec sa forte cylindrée (1 769 cm) bien supérieure à celle des « essence », la 205 va se révéler, et pour longtemps, la plus performante et la plus agréable des petites diesels. À l’époque, sa
