ary vaut bien une messe: au Dôme du Palais des Sports, où il avait proposé en novembre une première salve de représentations de son troisième spectacle, le public était d’abord recueilli, puis secoué de vagues de rires irrépressibles. Depuis 2014, le succès de ce stand-uppeur de 31 ans, qui a grandi à Saint-Maurdes-Fossés dans une famille d’origine capverdienne, ne se dément pas. et disponible sur Netflix, tiennent du rendez-vous Tinder. « C’est comme un date. Il y a de la séduction, de la découverte. Comme si tu parlais avec quelqu’un sur les réseaux sociaux, et puis, soudain, tu le rencontres pour la première fois. Il peut y avoir de la déception: parfois la photo n’est pas si ressemblante que ça. Un public peut être tendu, surtout s’il a attendu trop longtemps sous la pluie. » Avec son nouveau spectacle le trentenaire prend des risques, celui de décontenancer ses fans qui l’attendaient plutôt sur des sujets sociétaux ou des questionnements identitaires. Ici, il se concentre sur l’intime. « L’amour, le couple, ce sont des thématiques basiques qui ont été très souvent traitées, dit-il. En en parlant, on peut vite être ringard, et pour moi c’était un challenge. » Le pari est pourtant réussi. Élevé par sa mère, homme se voulant déconstruit, Fary parle en humaniste, et captive en évoquant le mythe du couple idéal et de l’amour romancé. Mieux, il se met à nu en parlant de ses propres difficultés (passées) à rester monogame et fidèle à la femme qu’il aime. « Pour moi, ce n’était pas un sujet. Ça l’est devenu lorsque j’ai rompu avec une fille après huit ans de relation, et que j’ai compris la détresse profonde dans laquelle mon infidélité chronique la plongeait. À cette époque, j’avais l’impression qu’on pouvait s’engager sans pour autant proposer l’exclusivité. » Désormais amoureux d’Amina Muaddi, créatrice de chaussures d’origine roumano-jordanienne qui fait la couverture du américain, il a changé de braquet. Mais il reste fidèle à lui-même, et c’est pour ça qu’on l’aime.
