De Damien Chazelle, avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva. 3 h 09. Sortie mercredi.
Dans les années 1920 à Hollywood,art et sa fabrication, Los Angeles, berceau des désillusions, et l’amour impossible à travers cette antithèse à (2016), opéra baroque ambitieux et flamboyant où le chaos succède à la grâce, le rythme frénétique et la brutalité à la douceur et à la délicatesse. Le thème captive, comme la virtuosité de la mise en scène affranchie de toute contrainte, mais on n’éprouve aucune empathie pour les personnages hormis celui de Brad Pitt, désenchanté, quand Margot Robbie force le trait jusqu’à la démonstration. Damien Chazelle éblouit lors des séquences musicales et dévoile la vulgarité et l’hystérie collective qui régissaient alors la Cité des Anges, métamorphosée en Sodome et Gomorrhe. Parfois, la provocation sonne faux et le récit choral se disperse. Reste que cet objet théorique désarçonnant, à travers la mise en abyme, décortique les fantasmes et la psychologie humaine avec une liberté et une indépendance remarquables.