’est un homme qui aime prendre son temps. Avec seulement huit livres publiés en quarante ans, Kazuo Ishiguro est un écrivain rare. Couronné en 2017 du prix Nobel de littérature, il était alors en pleine préparation de deux projets : son roman « Klara et le soleil », paru l’an passé en France, et le scénario de « Vivre », le remake du film d’Akira Kurosawa. Tourné durant la pandémie en six semaines seulement, le film met en scène M. Williams (Bill Nighy), fonctionnaire de l’administration centrale à Londres en 1953. Habitué à sa petite vie, son destin change subitement lorsqu’il apprend qu’il souffre d’un cancer. Réalisé par le Sud-Africain Oliver Hermanus, « Vivre » est une fable fabuleusement touchante sur le sens de l’existence. Ishiguro pose au cinéma la même question que dans ses romans : qu’allons-nous faire de ce temps limité qui nous est donné sur terre ? Le plus japonais des écrivains anglais – il est né à Nagasaki en 1954 et a été naturalisé britannique en 1983 – répond avec tendresse et émotion à cette interrogation qui agite les esprits
