Côté Paris

RENCONTRES AU SOMMET

ur la colline de Passy, au septième étage du 51 rue Raynouard, dans l’immeuble en béton armé construit par Perret et ses frères, en 1932, a eu lieu une rencontre au sommet. Lieu d’intimité des époux Perret, et théâtre de nombreuses soirées culturelles, poétiques et musicales qui réunirent un cercle d’intellectuels et d’artistes, l’appartement est l’un des rares témoignages du travail d’architecte d’intérieur et de designer d’Auguste Perret. « », souligne la curatrice Marion Vignal. L’immeuble surprend d’abord par sa forme posée sur un promontoire prenant des allures de gratte-ciel des années 1930. Avec lui, le béton deviendra ». Le hall de l’immeuble dévoile une austère élégance, alors que les ascenseurs d’époque s’élèvent jusqu’au septième étage, dévoilant un panorama parisien à couper le souffle. Lorsque l’on pénètre dans le vestibule c’est bien un monde à part qui s’annonce, préservé du temps et rythmé de panneaux en chêne et de colonnes néoclassiques en béton brut. Des éléments-signatures propres à l’architecte. Du vestibule au salon, du salon à la salle à manger, de la chambre à la salle de bain jusqu’au balcon, les œuvres choisies et disposées par Marion Vignal, se répondent. Une correspondance les relie entre elles et à l’appartement. Elle illustre le goût de la modernité dans la recherche et l’innovation d’Auguste Perret. Par son travail de « réassemblage» du lieu, de recherches, de commandes et d’intuition, Marion Vignal met en lumière les goûts, les passions, les amitiés chers à l’architecte mais avant tout « ». Animal fétiche du bâtisseur: la chouette. Symbole de la sagesse, elle intervient à plusieurs reprises. En bronze, de Thomas Houseago, 2021, jaillit de la pénombre du vestibule et invite à la visite, en grès, de Michael Schilkin, 1840-60, dans le salon – collection Pierre Yovanovitch–, ou taillée à même la pierre, d’André Abbal, 1932, dans la chambre – collection privée, Association Auguste Perret. Autres gardiens de sa vision, les anges s’invitent dans le parcours. En écho à ceux enlacés d’André Abbal, qui orne la façade de l’immeuble, les ailes d’ange de Morgane Tschiember, 2020 – courtesy Galeria Albarràn Bourdais – sont posées sur le bureau pivotant du salon imaginé par Perret avec Jacques-Émile Rulhmann, en acajou, thuya, loupe de thuya et galuchat – collection privée, Association Auguste Perret. Au centre du salon, de Francesco Vezzoli, 2011, s’impose en vestale des lieux comme un hommage aux maîtres de l’Antiquité auxquels Auguste Perret se référait régulièrement.

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