« Nice, c’est un attentat sans poignée. » L’image choisie par l’écrivain Thierry Vimal pour décrire l’attaque dans laquelle il a perdu sa fille de 12 ans, Amie, le 14 juillet 2016, semble étrange de prime abord. Mais elle traduit ses tentatives pour répondre à une question qui l’obsède depuis six ans : la course meurtrière de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au volant de son 19-tonnes – et ses 86 victimes – a-t-elle moins de place dans notre mémoire collective ?
La perspective de la fin du procès de l’attentat devant la cour d’assises spéciale Au fil des auditions et des interrogatoires, il a trouvé plusieurs explications. La première, et la plus évidente, se trouve dans le box des accusés : le terroriste a été tué la nuit du drame lors de l’intervention policière, et seuls sont présents trois de ses proches, mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et dont, après trois mois d’audience, on peine toujours à comprendre l’état de leur relation avec le Tunisien, leur connaissance des faits et leur rapport à l’islam ; et cinq autres personnes, soupçonnées d’avoir joué un rôle dans la fourniture de l’arme avance Thierry Vimal, en tirant sur son col roulé blanc. Charlie