our le Lyonnais qui « bombait » son nom, Yaze, sur les murs de sa ville, l’année 2007 marqua un tournant artistique. À l’orée de ses 30 ans, le jeune autodidacte rencontre des brodeuses), ou de ceux de l’action painting. Une fois la toile réalisée, Yassine Mekhnache la transmet aux artisans qui vont suivre fidèlement ses faisceaux de lignes en les surpiquant de fils d’or et d’argent, de paillettes, de perles et de sequins. Dans ce va-et-vient entre la France, le Maroc, l’Inde et le Nigeria se complètent et s’harmonisent la discordance entre la spontanéité picturale de Yassine Mekhnache et la précision minutieuse des brodeurs – qui reproduisent des points traditionnels, tel le (ou entrelacement), que le titre de cette exposition emprunte. Yassine Mekhnache, dont l’une des principales sources d’inspiration est un poème soufi du philosophe iranien Farid ad-Din Attar, datant du XII siècle, considère ses œuvres comme des supports de rêverie totale. Si elles font rêver, elles témoignent aussi de la réussite des métissages comme ce point de broderie indo-marocain créé par les artisans de Pondichéry à partir de métiers à tisser fabriqués à Tamesluht. Au 19M, le parcours débute avec un quadriptyque en forme de tondo ( 2020), ces peintures exécutées sur un support circulaire très en vogue au XV siècle en Italie, et se clôt avec trois tentures monumentales de 4 x 6,50 mètres de hauteur. Élaborées lors d’une résidence au Nigeria et aujourd’hui exposées à la lisière d’Aubervilliers, elles invitent aux voyages à travers les époques, les continents et les savoir-faire.
Yassine Mekhnache, du graffiti à la broderie
Dec 02, 2022
1 minute
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