ronie mordante, des nazis apparaissent sur la télévision du salon. En cet après-midi d’octobre, la chaîne Arte diffuse « La chute », le film qui retrace les derniers moments d’Hitler dans son bunker. Charlotte Rampling n’a pas grand-chose à voir avec cette œuvre récente, pourtant on ne peut s’empêcher de songer à un de ses rôles les plus marquants, dans « Portier de nuit » de Liliana Cavani, sorti en 1974. L’actrice britannique interprétait une ancienne déportée attirée par son ex-amant et bourreau Dirk Bogarde. Ce fut un scandale. En 2022, Rampling, 76 ans, se laisse photographier chez elle, à Paris. Un intérieur ordonné, élégant, où un chat sublime au regard dur surgit avant de s’éclipser. Une rangée d’encyclopédies Britannica, un tirage ancien encadré représentant ses enfants, Barnaby Southcombe l’aîné, David Jarre, et sa belle-fille, Émilie Jarre, s’imposent discrètement dans la bibliothèque. « J’ai pris cette photo et je l’ai fait agrandir », sourit-elle. Son français sonne avec une pointe d’exotisme, parfois la langue maternelle resurgit, pour délivrer plus vite sa pensée. Elle range méticuleusement les objets présents sur la table basse. On la pense distante, austère, elle marque
CHARLOTTE RAMPLING EN MAJESTÉ
Nov 17, 2022
7 minutes
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