’académie Goncourt annonce chaque année sa dernière sélection dans un lieu différent. Cette année, pour célébrer la francophonie, ils ont choisi Beyrouth. Le Liban se trouvant dans une situation tragique, tant du point de vue social qu’économique, on concédait volontiers la bonne idée. D’autant plus que je fais partie de ceux qui pensent qu’un livre en particulier, l’art en général, peut sauver de la misère. Parfois, il suffit d’un livre trouvé par hasard, d’une de Carson McCullers, Mick, une adolescente d’une famille pauvre, capte un air de musique classique échappé d’une maison bourgeoise. Elle y retourne chaque jour, se découvre un talent inattendu pour la musique, commence à composer avant de devoir travailler dans un drugstore pour aider sa famille à survivre: « Elle n’entendait plus de musique dans sa tête. C’était bizarre. Elle n’avait plus accès à l’espace du dedans. Quelquefois, une brève mélodie venait et repartait – mais elle ne s’enfermait plus dans l’espace du dedans. Elle était trop tendue. Maintenant, elle était trop fatiguée. » On ne mesure pas assez l’importance du dedans pour survivre à toutes les « merdes » du désespoir.
Le désolant « pas de vague » des Goncourt à Beyrouth
Nov 09, 2022
3 minutes
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