La scène, qui se déroule dans les années 2000, José Bové aime à la raconter à quelques-uns. C’était du temps où l’homme et ses « faucheurs » multipliaient les arrachages volontaires de parcelles d’OGM, et, de fait, les « rendez-vous » avec la justice française qui les condamnait. Au détour d’une rue, l’un des magistrats qui l’avait tancé quelques mois plus tôt dans un prétoire fonce vers lui, comme pour se justifier encore et toujours. « J’étais mal à l’aise en vous condamnant mais la loi dit qu’il y avait destruction de biens et, face à cela, vous étiez pénalement responsable », dit l’héliaste. Et Bové de répondre dans un rire rocailleux: « Fallait démissionner! »
La loi ou la désobéissance? La radicalité de l’action ou la foi dans l’action politique? Voilà un vieux débat, plus grisonnant encore que la moustache du célèbre écologiste sur laquelle frotte toujours une pipe. Bové lui-même parle